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Alpinisme : notre premier glacier

Dernière mise à jour : 25 avr. 2020

Après plus de dix années de Parkour, nous ressentons de plus en plus le besoin de découvrir de nouvelles activités en liens avec le mouvement ou la nature, mais aussi où nous allons retrouver cet engagement physique et mental qui nous est chère. Depuis maintenant 3 ans nous pratiquons l'escalade en blocs et en voies, le trekking, le trail, la mobilité ... et c'est donc naturellement, je pense, que nous en sommes arrivé là : marcher sur un glacier à 3600m d'altitude.

Alpinisme : notre premier glacier


Pourquoi l'alpinisme ?

Avant tout, il faut remettre les choses dans le contexte. Comme je le disais dans l'introduction Thibaut et moi (Thomas) pratiquons le Parkour depuis 15 ans pour lui et 14 ans pour moi, nous avons fait de nombreux voyages ensemble, où les treks avaient une place importante, et c'est d'ailleurs lui qui a déclenché mon amour pour le voyage. Cependant, il vient un moment où la "lassitude" arrive et l'envie de nouveauté et de variété arrive !!


Il y a environ 3 ans et demi, Thibaut, qui aime par dessus tout l'engagement et les défis physiques et mentaux, nous a dit "ça vous dit d'aller faire de l'escalade en bloc ?". Peu enclin à l'idée de faire de l'escalade car, dans mes souvenirs du lycée je n'avais pas particulièrement aimé grimper encordé, je me laisse attraper par l'idée car il n'y a rien de mieux que de partager ce genre de chose en groupe. Bref ! Les mois passent et je me rends compte que l'on s'investit de plus en plus dans l'escalade et que nous avons même acheté notre première corde et nos premières dégaines pour aller grimper en voies, au viaduc des Fauvettes (91).


Parallèlement à cela, Thibaut s'est mis au trail, repoussant toujours un peu plus les distances parcourues et moi, je me suis orienté vers la mobilité (je n'aime pas courir) pour gagner en contrôle moteur et libérer mes tensions musculaires.


L'alpinisme ! Nous y voilà !

Après avoir multiplié les sorties escalade en falaise, nous avons fait un stage d'escalade en grandes voies avec la FFME (fédération française de montagne et d'escalade) qui nous a tout de suite fait kiffer. La hauteur, l'engagement, la durée, bref de la grosse randonnée sur falaise !!

Depuis que nous avons commencé l'escalade, je lis beaucoup de récits d'aventures où l'alpinisme en est la base et c'est, je pense, aussi cela qui a été un déclencheur car, il y avait dans ces récits quelque chose d'attrayant : l'aventure, l'exploration et une part d'inconnue.

Nous n'aimons pas le froid, et la plupart de nos voyages étaient en Asie, mais c'est naturellement qu'après toutes ces expériences, nous nous sommes dits "l'étape suivante, c'est l'alpinisme !".


Ah ! Je dois aussi préciser que dans nos têtes nous nous étions glissé l'idée de gravir le Mont-Blanc avant même de penser à faire de l'alpinisme...


Massif de la Grave

Stage d'alpinisme

Thibaut et moi étions tellement motivés après notre stage en grandes voies à l'idée de faire de l'alpinisme, que nous nous sommes renseignés auprès de la FFME qui proposent beaucoup de stage et Thibaut en a trouvé un à La Grave. Jonathan et Yoann, qui avaient fait le stage de grandes voies avec nous, n'étaient pas trop motivés alors nous avons proposé à Bruno et Chloé (2 élèves de Parkour Paris) de venir avec nous. L'équipe ainsi constituée, nous nous préparons pendant plusieurs mois au départ sans trop savoir à quoi s'attendre. Dans "préparer" il faut comprendre : préparation du matériel, préparation du trajet, règlement du stage.



1) Le départ

Le rendez-vous est pris avec Xavier qui sera notre guide, pour le jeudi 8 août à 8h00 à La Grave dans les Hautes-Alpes. Nous décidons donc de partir un jour avant, car il y a environ 5/6 heures de route et nous souhaitons être suffisamment reposé pour le stage.

Départ à 7h50 de Paris en direction de La Grave, nous sommes fatigués, mais excités à l'idée de partir vers quelque chose d'inconnue.

C'est vers 11h30 que l'on se décide à faire un petit crochet d'une heure pour aller faire un peu d'escalade dans la région et nous voilà parti pour Sainte-Égrève, spot trouvé par Thibaut.


Bruno toujours prêt à grimper !
Bruno toujours prêt à grimper !

Nous avons grimpé sur un "spot école", où le parking est juste en face des voies ce qui rend l'accès rapide et facile, idéal pour nous qui ne faisons qu'un petit break.

Le topo est disponible en ligne ce qui nous facilite la tache et nous fait gagner du temps.


Au programme : 5c (échauffement), 6a, 6a+ et 6c pour finir la journée.


Après cette petite escale grimpe, nous voilà repartis en direction du camping La Gravelotte à environ 1h20 de Saint-Égrève. Nous y arriverons vers 21h30, mais le gérant très sympathique nous laissera installer nos tentes où on le souhaite.


1) Premier jour de stage

Petit réveil piquant à 6h du matin, mais le panorama qui nous est offert est juste magnifique. En sortant de la tente nous tombons nez à nez avec le glacier de la Meije et il est vraiment impressionnant même en été.

Café, thé, brioche et chocolat pour le petit dèj' :-). Nous plions les tentes et nous partons pour le lieu de rendez-vous du stage qui se situe au départ de la via-ferrata de la Grave (c'est la seule information que nous avions ah ah). C'est donc non sans mal et après plusieurs coup de fil à Xavier que nous finissons par trouver le lieu de rendez-vous. Le dernier stagiaire nous rejoint, Yannick qui vient lui aussi de Montreuil.


Xavier nous débrief sur les 3 jours à venir et le premier jour sera orienté sur l'escalade et les manœuvres en grandes voies : construire un relai, assurer par le haut, grimper en réversible et descente en rappel.

Bruno et Chloé n'ayant jamais fait de grandes voies, cette journée est donc parfaite pour eux et pour Thibaut et moi elle nous servira de révision.

La seule nouveauté c'est que nous allons faire de l'escalade "en grosse" c'est à dire en chaussures de montagne et honnêtement même sur des petites cotations c'est pas facile.


Retour au gîte à 19h30 pour dîner. Xavier nous fait un dernier point sur le matériel à avoir pour le lendemain, car nous allons faire nos premiers pas sur glacier !!


- baudrier

- casque

- piolet

- chaussures d'alpinisme

- crampons

- vache

- sangles et mousquetons

- quelques dégaines

- machard

- corde à simple

- paire de gants

- lunette de soleil

- crème solaire


2) Deuxième jour de stage

Avant le départ, nous passons par la boutique de location afin de récupérer le matériel qui nous manque : les chaussures d'alpinisme, les piolets, les crampons et les gants.


Nous prendrons les remontées mécaniques pour aller à 3000m d'altitude et démarrer cette journée d'initiation à l'alpinisme.


l'équipe au complet

Xavier nous demande de nous équiper (baudrier, casque, gants et crampons) afin de commencer les premiers exercices.

Nous apprenons donc à marcher avec les crampons, les pieds légèrement ouverts pour ne pas se prendre les crampons les uns dans les autres ou dans le pantalon (vous comprendrez plus tard pourquoi..). Xavier nous propose différents exercices pour se familiariser avec les crampons : marche de face, petits sauts fléchis en descente et en montée, marche dans les pentes en avant et en arrière, en diagonale. Nous voyons un peu toutes les situations que l'on est susceptible de rencontrer sur glacier.

Nous voyons aussi les différentes façons d'utiliser le piolet et c'est déjà l'heure de déjeuner.


Pour le moment pas trop de difficultés..


Pause déjeuner

Nous entamons la deuxième partie de la journée avec le maniement de la corde. Nous nous encordons donc en cordée double, c'est-à-dire en binôme et Xavier nous apprend à faire des anneaux de buste afin de stocker la corde sur nous plutôt que nos mains. Il nous explique les différentes situations possibles et comment régler la corde en fonction de celle-ci.


Une fois encordé et les exercices réalisés, nous partons pour une première petite randonnée glacière.



Il faut savoir que le col de la Girose où nous sommes est rempli de crevasses et de ponts de neige.. Une personne s'est faite sortir d'une crevasse par les gendarmes.



C'est sans surprise que Bruno sera le premier à mettre la jambe à travers un pont de neige et à s'enfoncer jusqu'à la hanche puis par deux fois, je ferais la même erreur. Même si c'est surprenant et que rien de grave n'en est ressorti, il faut vraiment rester vigilant sur le chemin que l'on prend et où l'on pose les pieds.


petit break avec vue

Plus comique, Thibaut se crochètera les pieds à cause des crampons et finira à plat ventre dans la neige.. Mais bon que cela serve de signal d'alarme..


Xavier nous arrête pour nous montrer quelques techniques d'assurages avec "un corps mort", c'est-à-dire un piolet ou un sac par exemple, qui s'avéreront être utile le lendemain !



Retour aux remontées mécaniques sans trop d'histoire et Xavier nous initie rapidement aux techniques de courses d'arêtes, c'est-à-dire évoluer principalement dans les rochers et placer soit même ses propres zones d'assurage en utilisant le rocher au maximum.

Bruno servant de cobaye à Xavier, qui nous explique comment utiliser un becquet pour assurer quelqu'un à failli passer un sale moment. En effet, la corde autour du rocher s'est malencontreusement retiré du rocher ce qui a relâché la corde, entrainant Bruno dans la pente.. mais saluons les réflexes de notre guide qui l'a rattrapé in extremis ! Au final, gros fou rire après un vrai moment de stress. Comme quoi il faut rester vigilant constamment, la moindre erreur ne pardonne pas !


Bilan de la journée : quelques coups de soleil pour tout le monde et Chloé semble bien plus à l'aise que nous sur la glace !!



3) Troisième jours de stage

Aujourd'hui nous allons tenter d'atteindre le col de la Girose situé à plus de 3500m d'altitude puis de continuer plus haut en mode course d'arête.


Comme hier, nous nous rendons à 3000m grâce aux remontées mécaniques puis nous nous équipons là-haut. Le temps est relativement couvert, on ne voit pas très loin et le vent souffle fort, ce qui, contrairement au beau temps d'hier, ajoute une touche froide et mystique à l'aventure.


Les cordées sont les mêmes qu'hier :

- Xavier et Bruno

- Yannick et Chloé

- Thibaut et moi


Après 45 minutes de marches sur le glacier où Yannick a mis le pied sur un pont de neige à son tour, nous arrivons face à la première pente raide du col et nous mettons un peu d'espace entre les cordées. À environ la moitié de la pente, une belle crevasse nous barre la route, nous réalisons une nouvelle trace dans la neige plus sécurisante afin de s'en approcher pour l'a traverser. Xavier passe le premier et assure Bruno lors de son passage. Nous faisons la même chose, et je dois dire que c'est assez impressionnant de passer au-dessus d'une crevasse aussi profonde.



L'ascension suit son cours, nous sommes maintenant à 3500m d'altitude et le vent souffle encore plus fort, car nous sommes relativement bien exposés aux rafales. Les cuisses commencent à chauffer un peu, c'est nickel.



Nous y sommes ! Le sommet du col de la Girose est atteint, mais le temps n'est pas très clément et nous offre des conditions spéciales pour déjeuner ah ah. On est dans le thème à 100%.



Le pique-nique finit, nous enlevons les crampons et attaquons notre première course d'arête en direction du Râteau. L'évolution dans les rochers est sommaire, beaucoup sont instables et chaque prise menacent de casser dans nos mains. Xavier insiste sur la sécurité et les passages sûr. Le vent ajoute une touche d'adrénaline quand nous franchissons des passages non couverts par les rochers.


course d'arrêtes

Par manque de temps, nous n'irons pas jusqu'au Râteau, nous ferons un dernier stop pour rechausser les crampons et apprécier la vue qui commence à se dégager.



Les ennuis commencent !!


Bruno et Xavier sortent des rochers pour se positionner dans la pente en neige en glissant légèrement, rien de bien méchant. Mais voilà mon tour de m'engager, au premier pas dans les rochers que je fais, la neige étant à 2/3 mètres de moi, mes crampons se prennent l'un dans l'autre et s'amorce une chute la tête la première dans les rochers. D'instinct, je me laisse porter par le déséquilibre et je pousse comme je peux pour réaliser une roulade plongée dans la neige en passant au-dessus des rochers. Par chance, je les évite et Xavier se rue vers moi pour stopper la roulade, car nous sommes dans une pente enneigée. Plus de peur que de mal et tout le monde en rigole (sauf Xavier).


Cette chute aurait dû m'alerter, mais bon, je garde confiance en moi. 20 mètres plus bas nous entamons une descente sur glace assez raide, sur notre gauche il y a les rochers pour nous assurer avec la corde et à droite la pente et des rochers une quinzaine de mètres plus bas. Thibaut est devant moi, je suis derrière donc c'est moi le leader, c'est moi qui suis sensé assurer la cordée sur les rochers, mais voilà, mes crampons se prennent à nouveau l'un dans l'autre.. Cette fois-ci par réflexe (bon ou mauvais, je ne sais pas) je lâche la corde et le piolet, car je pars la tête la première dans la pente. D'une quelconque façon, j'arrive à me retrouver sur le côté droit et je file tout droit dans les rochers qui m'arrêtent net !


Rien de grave, juste un gros bleu en perspective, mais je m'en veux de cette erreur d'inattention qui aurait pu être beaucoup plus dangereuse si les rochers avaient été une crevasse par exemple. Le moral est sapé et la confiance plus fragile, mais nous repartons sur le chemin du retour.


Thibaut et Thomas

Nous emprunterons le même chemin qu'à l'aller, et je trouve que la descente est beaucoup plus délicate que l'ascension. Nous repassons par la même crevasse avec le même système d'assurage. Bruno est passé maître en assurage ah ah.


Bruno assurage

Nous arrivons tout juste à temps pour prendre la dernière vague de télécabines qui redescend au pied de la montagne et nous sommes rincés !



Cette première expérience en alpinisme à été merveilleuse, je pense, pour l'ensemble du groupe. Nous savions que nous allions à un stage d'initiation et que l'engagement serait limité, mais il faut admettre que Xavier nous à laissé beaucoup d'autonomie et pour le coup ça compense ce petit manque. Cependant, je dois admettre que malgré le niveau "initiation", la montagne reste un milieu sauvage et instable. Nous l'avons vu par ses crevasses, son temps qui change rapidement, et notre manque d'expérience, il faut donc rester vigilant surtout quand la confiance s'installe.

Nous sommes impatients de repartir sur ce genre de projet qui aujourd'hui nous apporte de la diversité dans nos entraînements et dans notre mode de vie. Je pense que c'est important de varier les expériences afin de les rapporter au Parkour et d'avoir des bagages encore plus solides pour l'avenir :-)


Conquerant


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